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La Gniaque
Je vous fais partager mon combat contre un cancer du sein particulièrement agressif Her2+++; et comment je fais pour vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête en profitant de la vie et de mes proches.
J'ai 38 ans, je suis mariée à mon chéri que j'aime depuis 17 ans, je
suis maman de 2 petites filles qui sont ma fierté, nous vivons à Lyon
sans en être originaire dans un appartement que nous avons rénové
entièrement; nous avons aussi un chalet à la montagne, acheté après
l'annonce de ma rémission. Je suis ingénieure en informatique dans la
fonction publique. Ça c'est le côté maîtrisé de ma vie, ce que j'ai
réussi à faire de ma vie, ce dont je suis fière.
Mais ça ne suffit pas à me caractériser et pourtant j'aimerais bien n'avoir rien d'autre à raconter !
Il
y a mon autre facette, Isabelle ayant perdu son innocence (clin d'œil à
Bribri du site Les Impatientes). Quelle innocence ? me direz-vous :
celle de penser que la vie suit son cours, enfant, ado, femme,
grand-mère avec une espérance de vie normale. Ce n'est plus pour moi ce
long fleuve tranquille. Je vis en sachant que je peux mourir à tout
moment et que mon espérance de vie n'est pas une moyenne mais qu'elle
est unique et que malheureusement avec ce cancer métastasé, la balance
penche dans le mauvais sens pour moi. J'ai peu de chances de voir mes
filles devenir des femmes. J'ai toujours du mal à le digérer et
j'espère qu'il en sera autrement. Facile pour le moment puisque je suis
en rémission complète, la mort s'est éloignée de moi.
Le cancer a
chamboulé ma vie il y a trois ans et demi déjà. Il s'est invité sans
bruit, insidieusement et a réussi à prendre un peu trop de place en peu
de temps. Pour le moment, avec l'aide des médecins et de leurs
traitements de choc (c'est le moins qu'on puisse dire!!) j'ai réussi à
le mater. Mais je sais qu'il est tapi dans un coin et qu'il attend la
moindre faiblesse de mon système immunitaire pour grignoter plus de
place.
Je suis donc obligée de cohabiter avec lui, de vivre avec lui.
Il
prend une bonne partie de mon temps, je continue à recevoir mes potions
magiques anti-crabe toutes les trois semaines, tous les 4 mois scanner
et prise de sang avec test des marqueurs. Je dois aussi m'organiser
pour gérer mes filles quand je mets mon costume de PATIENTE. Il n'y a
que lorsque vous devenez une patiente que vous comprenez pourquoi ce
mot est si approprié.
J'ai consacré une partie de mon temps si
précieux à me faire aider pour arriver à vivre avec le mieux possible,
psycho-oncologue, sophrologue, homéopathe. Depuis que j'ai repris mon
travail, j'ai dû arrêter faute de temps.
J'ai changé mon
alimentation, j'essaye d'évacuer tout stress important de ma vie, de ne
fréquenter que des gens ayant un impact bénéfique sur moi. Je fais tout
pour donner un sens à ma vie, je sais que c'est ça le plus important.
Pas
toujours facile d'avoir cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête en
permanence. Je suis toujours à l'affût du moindre signe qui me
rassurerait sur la distance de cette fameuse épée !
Je sais que nous
sommes des milliers à mener cette vie pour laquelle nous n'avons jamais
été préparés, d'ailleurs qu'est-ce que ça fait du bien d'échanger avec
d'autres extra-terrestres de la planète cancer.
Pour suivre mon parcours du combattant, voici le lien vers le post que j'ai fait reprenant ma fiche du site Les Impatientes :
http://isabelledelyon.canalblog.com/archives/2008/03/14/12379656.html
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