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La Gniaque
10 septembre 2009

Le cancer guéri par la fine ironie de Michèle Guigon

Je voulais vous parler de la pièce de théâtre "La vie va où ?" de Michèle Guigon.
A voir de toute urgence, prolongation jusqu'en novembre 2009 en raison de son succès.

"J'ai pas fait médecine, j'ai fait malade, c'est dans la même branche."

"Avec la maladie grave, la possibilité de la mort entre dans notre vie réellement et non plus comme derrière une vitre. Mais la vie aussi alors pénètre réellement notre vie. Et plus on met l'acceptation de la mort au centre de notre vie, plus on met la vie au centre de notre vie."

 

 

Source :http://www.spectacles.fr/michele-guigon-la-vie-va-ou-/presentation

"Ah ben oui, on va parler de la vie, de la mort, de la vieillesse, de la maladie, on va bien se marrer !"

Deux lunettes rondes pour la douceur des chansons, un tricot rayé pour le piquant des idées, un accordéon pour une balade au cirque et une scène accueillante pour un temps de théâtre qui va du rire au frisson.

"L'artiste est un filtre. C'est en tirant de l'ordinaire l'extraordinaire que l'on fait la vibration. L'art doit transmuter, créer des émotions positives et donner envie de vivre."

L'air de rien, ou d'un accordéon, par petites touches pleines de lucidité et de poésie, Michèle Guigon seule en scène s'interroge et ses questions nous emmènent dans un voyage qui tente de répondre à cette étrange question : comment se sortir de ce métier difficile qui est de vivre ? Elle regarde la salle, droit dans les yeux, sans rien dire pendant ce qui semble un bon moment. Elle demande: "des questions ?" Des questions sur le cancer "c'est un mot si on le dit, on a peur de l'attraper, mais si on dit château ?", sur les choix "vous préférez la chimio ou l'ablation?", le vieillissement "mes rides, c'est le travail de toute une vie, je vais pas la mettre au chômage", la maladie "j'ai pas fait médecine, mais j'ai fait malade, c'est la même branche".

"Une nuit j'ai écrit sur un bout de papier qui traînait à côté de mon lit: avec la maladie grave, la possibilité de la mort entre dans notre vie réellement et non plus comme derrière une vitre. Mais la vie aussi alors pénètre alors réellement notre vie. Et plus on met l'acceptation de la mort au centre de notre vie, plus on met la vie au centre de notre vie." "Si l'homme aime tellement ce qui est nouveau, pourquoi a-t-il si peur du changement ?" "On aime bien la beauté intérieure, mais on préfère qu'elle soit bien présentée" "Ah ben oui, on va parler de la vie, de la mort, de la vieillesse, de la maladie, on va bien se marrer !" "Combien peut valoir la lettre k au Scrabble finlandais ?" "Pourquoi je me pose toujours des questions ?"

(Michèle Guigon)


Source : http://www.lesimpatientes.com/news.asp?newsid=1367

Au Lucernaire, à Paris, il faut d'abord monter un large escalier, puis deux en colimaçon pour enfin atteindre la salle que des affichettes désignent sous le nom de "Paradis". C'est dire qu'il faut grimper sous les toits et que les artistes soient à la hauteur. La vie va où ? de Michèle Guigon y tient ses promesses, même si, par la suite, la vie, on ne sait pas plus où elle va. Depuis fin juin, le bouche-à-oreille s'est amplifié et le seul-en-scène de la comédienne alsacienne fait désormais salle comble, au point que l'ouvreuse aligne des chaises pliantes pour accueillir les spectateurs en surplus.

Michèle Guigon, une pimpante quinquagénaire ? Allons donc. Elle a ce regard d'enfant qui porte loin et les interrogations qui vont avec : "Combien peut valoir la lettre k au Scrabble finlandais ?", "Pourquoi c'est quand il est vide que le coeur est lourd ? " La vraie question qui structure son récit autobiographique, fait de chansons interprétées à l'accordéon, est celle-ci : "Pourquoi avoir du vécu est-il méprisé dans notre société ?" Cette société qui compte pour rien l'expérience, tient les rides pour des fautes de goût, la presbytie pour de la vulgarité, la beauté pour une obsession permanente. Il faudrait perdre le dernier tiers de sa vie à s'ingénier, vaille que vaille, ouille et aïe, à ressembler à ce qu'on fut dans le premier tiers. Michèle Guigon s'y est toujours refusée. Mieux, elle a accepté de traverser "utilement" comme elle dit, l'épreuve du cancer du sein. "J'ai pas fait médecine, j'ai fait malade, c'est dans la même branche."

Un spectacle d'humour sur le cancer du sein ? Bien sûr. Michèle Guigon annonce : "Ben oui, on va parler de la vie, de la mort, de la vieillesse, de la maladie, on va se marrer !" Dont acte, avec des saynètes sur les petites contrariétés de l'âge, les verres progressifs, l'oubli des noms propres, l'inventaire des pertes à chaque décennie.

Pour cette traversée en funambule, où il est question de choix et de chimiothérapie, Michèle Guigon possède la grâce d'un poulbot. Elle sait rendre communicative sa soif de vie avivée par la curiosité d'apprendre. Elle se garde de la mièvrerie comme du sarcasme. Son humanité, sa fine ironie procurent une vraie cure de jouvence.


"La vie va où ?"
de et par Michèle Guigon, mise en scène et coécriture par Susy Firth.

Théâtre Lucernaire, 53, rue Notre-Dame-des-Champs, Paris-6e.
Métro Notre-Dame-des-Champs.
Tél. : 01-45-44-57-34.
Prolongation pour cause de succès jusqu'au 21 novembre 2009, du mardi au samedi à 18H30 heures.
De 15 € à 22 €.
http://www.lucernaire.fr

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Commentaires
N
http://www.bladi.net/forum/222034-cancer-sein-klaxonner-seins-d/<br /> bonjour Isabelle<br /> connaissez vous cette vidéo?<br /> nallie
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T
"J'ai pas fait médecine, j'ai fait malade, c'est dans la même branche."<br /> J'ai bien rigolé !!!<br /> Faudrait que j'aille voir ce spectacle :-)
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