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La Gniaque
15 juin 2009

La vie vaut mille maux...

J'ai lu beaucoup de livres, des témoignages de femmes ayant eu un cancer du sein avec ou sans récidive. Jusqu'à présent, j'avais lu ces livres sans qu'ils m'apportent un petit plus. Je reconnaissais leur parcours, le choc de l'annonce, les proches, les traitements, la vie chamboulée, la peur du lendemain... mais rien d'elles vraiment. Ces livres décrivaient leur vie pendant cette période angoissante comme une succession d'évènements mais sans qu'elles se livrent, sans qu'on vibre vraiment avec elles, sans que ça nous questionne, sans qu'on se pose des questions essentielles sur le sens de notre vie.

Je viens de lire un livre qui m'a émue, j'ai pleuré plusieurs fois, je me suis complètement identifiée à cette femme, diagnostiquée alors qu'elle était une jeune maman de 30 ans. Elle a vécu une récidive et elle rédige ce livre presque 10 ans après le diagnostic alors que son cancer est incurable et que ses chimios sont la seule chance de gagner encore du temps pour vivre, d'où le titre je pense...
Elle ne décrit pas les différentes étapes d'une combattante du cancer du point de vue médical mais de son point de vu psychologique, émotionnel et c'est bouleversant, enrichissant. Elle a une force terrible, elle est positive même dans les pires aspects du cancer. J'ai adoré. Je vous le conseille, vous en tirerez forcément de la sérénité, des réflexions.
Ce livre canadien est disponible sur internet, je l'ai acheté sur amazon.

La vie vaut mille maux...

de Chantal Brunet

vievautmillemaux

Je vous recopie trois passages


"Francis, mon garçon alors âgé de quatre ans, m'a sauvée d'une noyade certaine. Je me souviens que, lors de l'opération, il a voulu voir mon pansement, puis, plus tard, une fois le pansement enlevé, il voulait voir le "bobo". Quand il a vu le "bobo", il a paru surpris.
-Juste ça ? C'est pas un gros bobo, ça, maman !
Parce que le pansement était énorme, il s'attendait à voir une énorme plaie. Je n'avais qu'une cicatrice prenant la forme d'une ligne horizontale. Pour lui, ce n'était rien. Je crois que son attitude a transformé l'importance que j'accordais à ma perte, à mon handicap. L'innocence de sa remarque m'a enveloppée d'amour."


"Il est vrai que je suis forte et positive. Il est vrai que je suis bien entourée. Une certaine vulnérabilité se cache tout de même en moi. Parfois, au milieu d'une foule, parmi mes amies ou ma famille, je me sens seule avec moi-même. Mon mari est là, couché près de moi; il m'aime, je le sais. Je vis pourtant en exil. En exil dans ma tête. Avec mes idées noires. Les images passent à travers moi comme la rivière dans le ventre de la montagne. Je tombe en cascades et me perds au fond de l'abîme.
La solitude lorsqu'on est malade est lourde à porter. On ne voit plus ses collègues, nos amis s'éloignent ou bien c'est nous qui nous éloignons. On ne se comprend plus; on perd ses repères. On se sent presque mieux à l'hôpital-là où tout le monde comprend-que dans la société. Les gens ne savent pas vraiment ce que l'on vit, ils ne se rendent pas compte. Comment le pourraient-ils?"


A force de persévérance, j'ai compris le sens du terme "lâcher-prise". Au lieu de m'accrocher à des si et à des peut-être, à des chiffres et à des statistiques, je vis aujourd'hui, maintenant. Pas demain, ni hier. Je suis encore en vie et même la pire des nouvelles ne doit pas m'empêcher de sourire ni de vivre, encore moins de rire. J'appréhende encore l'inconnu mais la gestion de mes émotions s'est nettement améliorée."

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Commentaires
F
je te souhaite beaucoup de courage, j'ai eu un cancer du sein aussi mais beaucoup moins grave que toi, nous étions ensemble che''les meubles Pascal'' à ville St-Laurent.<br /> <br /> <br /> <br /> Je te souhaite bonne chance.<br /> <br /> <br /> <br /> France Davidson Joannides
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C
Ces extraits sont bouleversants, et le livre a l'air d'être vraiment dur, mais tellement intéressant dans le sens ou cette femme a un courage incroyable, et sa vision sur le "lacher-prise" m'a émue. Je suis en train de lire un livre qui parle de l'après cancer et deux psychologues prennent toujours l'exemple de trois patientes tout au long de leur combat. Leur manière d'appréhender le diagnostic, la chimio, l'ablation. C'est vraiment poignant, et je crois que cela fait vraiment relativiser beaucoup de choses dans la vie... Bravo pour cet article.
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T
Je te réponds sur mon Blog.<br /> Bisous
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